Résolution Journée Sociale

Chaque année, dans le courant du mois de mai, l’Apostolat Social et Écologique (APSE) de la Compagnie de Jésus à Madagascar organise des « Journées Sociales
», se référant à sa devise « Foi engagée pour la justice ».Et en tant que membre à part entière de l’APSE , le CA MDG n’était pas seulement le hôte de l’évènement mais aussi le leader dans l’organisation de l’évènement depuis le choix du thème jusqu’à sa réalisation.
Les journées sociales, du 12 au 14 mai 2022, au Centre Arrupe Madagascar, enceinte EKAR Faravohitra, ont été axées sur le thème d’actualité qui est « Les élections ». L’objectif principal de ces journées sociales est de relever les problèmes et mettre en avant les axes d’améliorations pour une intégrité des élections.
Et les trois jours de concertations ont fait ressortir les résolutions suivantes :

RESOLUTIONS
La Foi Chrétienne, s’inspirant de la Parole de Dieu, motive l’Eglise à aller en mission dans toutes les nations. Parmi ces missions figure son engagement socio-politique.
Tout baptisé, a tout aussi bien un devoir de citoyen que d’enfant de Dieu. Aussi, l’Eglise, tout comme l’Etat, doit-elle prendre des engagements au niveau de l’éducation politique des chrétiens ; une éducation basée sur les bonnes valeurs tirées de la Bible et de l’enseignement social de l’Eglise.
Dans ce contexte de processus électoral, et plus particulièrement à la veille des élections de 2023, il est opportun que l’Eglise ait son mot à dire sur l’instauration de l’intégrité électorale. Une intégrité qui suppose le respect du choix des citoyens, traduisant la vraie démocratie.
Comme cette dernière se fonde entre autres sur le bien commun, tout comme la liberté et la dignité humaine, chacun devrait jouir de ses avantages. Ainsi, chaque dirigeant et chaque citoyen est appelé à faire un bon discernement pour instaurer une bonne gouvernance, et exercer le pouvoir avec Amour et sens du Service.
L’Apostolat Social et Ecologique de la Compagnie de Jésus MDG invite tous les acteurs des élections à réunir leurs voix pour l’application effective de l’intégrité électorale à Madagascar.
Open data (Transparence et Communication)
Les incertitudes et doutes relatifs aux élections à Madagascar rendent difficile la participation effective des électeurs. Pour pallier à ce problème, il est important de rendre transparent le processus électoral, ce qui inclut l’adoption d’un comportement éthique, d’un sens du professionnalisme, ainsi que de la rigueur de la part de tous les acteurs concernés. S’ajoute à cela la nécessité de la promotion de l’accès à l’information, à travers le partage des rapports (Avant/Pendant/Après) des élections des parties prenantes.
Professionnalisation, Indépendance et impartialité des Institutions chargées des élections.
Les élections sujettes à discorde devraient réconcilier les différentes parties prenantes aux élections en appuyant les responsables dans la résolution des défis humains, matériels et administratifs. Il revient à l’Etat d’allouer à temps le budget nécessaire pour le renouvellement périodique de la liste électorale (Refonte et RALE). Etant donné la difficulté des contrôles des dépouillements et la complexité du système alpha numérique, il est primordial de digitaliser et numériser le système électoral afin de gérer efficacement les élections. Ainsi, on peut garantir le bon déroulement des élections sur l’ensemble du territoire, même dans les endroits les plus enclavés. Il en va de même pour ce qui est de la présence de staff électoral qualifié qui exige un comportement éthique et impartial, un sens de professionnalisme et de la rigueur. Ainsi, l’indépendance des ressources (humaines, matérielles et financières) en rapport aux élections est primordiale.
Cadre juridique et cadre déontologique des élections
Le cadre juridique des élections est le premier garant de l’intégrité électorale à Madagascar. La mise en place du Code électoral à partir de la refonte des textes en vigueur, mettant en avant la transparence tant morale, organisationnelle, que budgétaire devrait être mis en exergue. Il convient notamment de fixer un taux de validité des résultats en lien avec un seuil du taux d’abstention et de proportion des votes blancs. La sensibilisation, l’information/la formation et l’éducation du grand public relatives à ses droits, devoirs et responsabilités sont des pratiques en faveur de cette intégrité. Pour ce faire, des organes soumis à une politique d’intégrité devront être responsables du suivi et de l’application des sanctions. Il convient de faciliter des procédures pour que la réponse soit efficace et efficiente.
Espace de collaboration et/ou de concertation
La légitimation des élus, du point de vue des citoyens, devrait être reconnue. Ainsi, il convient de mettre en place et de renforcer l’opérationnalité des cadres deconcertation au niveau local.
Il est aussi nécessaire de mettre en place une plateforme qui centralise les données permettant le suivi en temps réel de l’identification et le recensement des recours.
Cette plateforme assure aussi la curation des avis sur les résultats des élections afin de garantir sa légitimité.